Bilan et étude patrimoniale : ne vous trompez pas !
Le bilan suivi d’une étude patrimoniale devient un service de plus en plus proposé aux clients par différents professionnels : banquiers, notaires, assureurs… Afin d’aboutir sur un résultat concret, le particulier se retrouve alors face à plusieurs questions : qui doit réaliser une étude patrimoniale ? En quoi ça consiste ? Comment reconnaître une étude pertinente? Et bien entendu, la question qui revient le plus souvent, le coût : est-ce payant ou puis-je l’avoir gratuitement?
Un Bilan patrimonial pour un particulier : c’est quoi ? Définition et exemple
Nous allons ici distinguer le bilan patrimonial de l’étude patrimoniale. L’idée consiste d’abord à faire un inventaire complet de votre patrimoine (un bilan patrimonial) : lister les placements, la situation familiale, les emprunts, le budget… Tous les éléments relatifs à votre situation patrimoniale à l’instant T. A ceci, il faut absolument ajouter deux éléments : vos besoins et objectifs à court terme – moyen terme – long terme. Partez en courant si on ne vous demande pas cette dernière information. C’est en effet les besoins et objectifs qui vont permettre de faire la seconde étape : l’analyse (une étude patrimoniale). Le professionnel va utiliser les données du bilan et ses compétences pour analyser et optimiser votre situation patrimoniale. La plus-value pour vous se situe à ce niveau et l’étude ne peut être réalisée que si vos besoins et objectifs sont clairement définis !
Les éléments demandés pour faire le diagnostic dans le bilan patrimonial sont toujours les mêmes et listés ci-après. En revanche, les besoins et objectifs varient complètement d’un client à l’autre : baisse de l’impôt sur le revenu, optimiser la transmission, recherche de rendement, maîtrise d’un budget…. Une palette qui est très large ! Quel professionnel est à même de proposer une étude patrimoniale au vu des nombreuses compétences nécessaires pour répondre à autant de d’objectifs différents ?
Qui peut réaliser une étude patrimoniale ? Notaire, expert-comptable, banquier ?
C’est normalement le travail d’un conseiller en gestion de patrimoine (indépendant ou non). Je ne parle pas ici du premier conseiller financier venu, vendeur de placements divers. Un conseiller en gestion de patrimoine (CGP) digne de ce nom est un professionnel qui maîtrise plusieurs aspects techniques tout en étant un spécialiste du patrimoine dans sa globalité. Ce dernier ne peut bien sûr pas maîtriser toute la technicité nécessaire, c’est pourquoi un professionnel compétent saura s’entourer :
– D’un expert-comptable. Ce dernier est un spécialiste de la fiscalité de l’entreprise. Le conseiller en gestion de patrimoine sera amené à le solliciter si l’étude patrimoniale nécessite une expertise ou des conseils relatifs à des montages de société, des besoins de cession d’entreprise ect…
– D’un avocat fiscaliste : spécialiste de l’impôt, il sera indispensable au conseiller en gestion de patrimoine si l’étude nécessite de répondre à des problématiques compliquées au niveau de l’impôt (démembrement de parts de SCI…).
– D’un notaire : spécialiste du droit de la famille. Le notaire sera nécessaire au CGP si l’étude patrimoniale implique des problématiques au niveau de la transmission ou du régime matrimonial par exemple.
Ces trois corps de métier sont chacun spécialisés dans leur domaine mais ne peuvent avoir la vision d’ensemble et l’expertise patrimoniale nécessaire à la réalisation d’une étude patrimoniale convaincante. Le CGP va « mixer » la connaissance de toutes ces compétences à un moindre niveau et amener son expertise patrimoniale pour réaliser l’étude. Il n’hésitera pas à solliciter dans son entourage les trois fonctions citées si nécessaire. Selon le degré de formation du CGP et son appétence à mettre à jour ses compétences (plutôt que d’utiliser son temps à vendre vendre vendre), il sera plus ou moins calé dans les domaines d’intervention cités. Pour autant, une étude patrimoniale peut l’amener à avoir besoin d’aide. Par exemple, le CGP peut vous conseiller de faire une donation-partage et vous en expliquer les bienfaits mais seul le notaire à autorité pour rédiger un tel acte. Le CGP peut vous conseiller de louer en meublé au régime réel pour optimiser la fiscalité mais il aura besoin d’un expert-comptable pour calculer l’amortissement du bien déductible…
A l’image d’un médecin généraliste, le CGP est à même de faire un diagnostic via l’étude patrimoniale. Si le médecin détecte un problème au pied trop technique pour lui, il sollicitera un podologue . C’est pareil pour le CGP qui, en cas de besoin selon votre situation, saura chercher l’aide technique dont il a besoin chez un expert d’un domaine particulier.
Bilan patrimonial : exemple des informations demandées.
Afin de réaliser l’étude patrimoniale et de vous apporter des solutions concrètes, le professionnel vous demandera en amont bon nombre d’informations pour établir le bilan. De manière non exhaustive, les éléments suivants seront demandés :
– Situation familiale : nombre d’enfants, métier, régime matrimonial, donation dernier vivant…
– Détail de votre patrimoine financier : liquidités (compte chèque, CODEVI, CEL, LEP, livrets, etc), placements à terme (billets de trésorerie, compte courant d’entreprise, FCPI, FIP, PEE, PEL, PEP bancaire, etc.), valeurs mobilières (compte titre ordinaire, PEA, parts sociales ou actions non cotées, bons de souscription, etc.), contrats d’assurance-vie. Notez qu’il sera nécessaire pour certains placements de préciser la date d’ouverture, la date de versements des primes ou l’âge lors du versement. Votre aversion au risque sera étudiée.
– Détail du patrimoine immobilier : immobilier de jouissance (résidence principale, résidence secondaire, etc.) et immobilier d’investissement (location, SCI, SCPI, etc.) La valeur d’acquisition et la valeur actuelle seront nécessaires. Le détail des prêts associés et la forme de propriété (nue-propriété, usufruit, pleine-propriété) sont importants.
– Détail du patrimoine professionnel : immobilier de jouissance (résidence principale, résidence secondaire, etc.) et immobilier d’investissement (location, SCI, SCPI, etc.).
– Le passif (emprunts, dettes), les revenus-charges, les solutions de retraite (PERP, Madelin), les invalidité-décès et la valeur des biens divers sont aussi pris en compte dans un bilan patrimonial.
– Un bilan patrimonial nécessite les 3 dernières déclarations fiscales ainsi que les 3 derniers avis d’imposition. Le cas échéant, la déclaration ISF également.
Et bien entendu, il nous manque : les besoins et objectifs ! Le bilan patrimonial sera terminé une fois toutes ces informations réunies et synthétisées. Le conseiller en gestion de patrimoine pourra alors faire son travail et apporter une vraie plus-value en analysant et produisant des conseils dans l’étude patrimoniale afin de respecter vos besoins et objectifs.
Le prix d’une étude patrimoniale pour un particulier.
La grande question qui reste en suspens : combien devez-vous payer pour une étude patrimoniale ? Difficile de répondre tant les tarifs varient d’un professionnel à l’autre. Le coût doit normalement dépendre de deux facteurs :
– Le temps passé ;
– L’expertise apportée.
Il va de soi que le travail n’est pas le même pour un particulier célibataire sans enfants qui a comme seul objectif de diminuer son imposition et un couple qui possède 3 entreprises et veut préparer la transmission, la retraite et optimiser ISF et impôt sur le revenu. De même, l’expertise apportée n’apportera pas le même gain pour chaque client et le conseiller en gestion de patrimoine peut en tenir compte.
Cela étant dit, une tarification horaire comprise entre 100 € et 300 € de l’heure selon le profil du client semble être une moyenne raisonnable. Le temps passé comprend la rédaction de l’étude mais aussi la présentation et tout bon conseiller anticipe aussi un suivi dans le temps. Une étude patrimoniale pertinente affichera alors un prix compris entre 600 € (problématiques simples avec étude sommaire) jusqu’à 4 000 € voir bien plus sur des dossiers très complexes. Si cela vous parait onéreux, sachez que c’est pourtant une des garanties d’avoir un professionnel compétent. Une étude patrimoniale correctement réalisée sera normalement à même de vous apporter un gain plus conséquent que les honoraires payés au terme. Les compétences nécessaires à la réalisation d’une étude patrimoniale correcte justifient un tel tarif. Tout gestionnaire de patrimoine compétent, à jour sur ses connaissances et sachant s’entourer des professionnels nécessaires aura une tarification de cet ordre.
Si malgré ces arguments le prix ne vous convient pas, vous pouvez alors sans trop de problème arriver à dégoter un professionnel proposant une étude patrimoniale à bas prix… serait-ce mieux ?
Etude patrimoniale gratuite … facile à trouver mais attention danger !
Vous voulez une étude moins chère ? Pas de problème mais dans la gestion de patrimoine l’adage se vérifie systématiquement : si vous trouvez la compétence chère, essayez l’incompétence. Une étude patrimoniale à bas prix voir même gratuite (oui oui, on en trouve des gratuites sans chercher bien loin) l’est pour une raison. Pour résumer rapidement, si l’étude patrimoniale ne fait pas l’objet du tarif « normal » évoqué plus haut, vous avez toutes les chances d’être dans une des situations suivantes…soit :
– L’étude a pour unique but de vous vendre un produit. Au lieu de réfléchir à une stratégie patrimoniale objective pour répondre à vos besoins spécifiques, le conseiller va choisir des produits et faire en sorte de vous les vendre. Il se servira de vos objectifs pour réussir à vous vendre un produit financier.
– L’étude est réalisée par un logiciel. La plupart des conseillers en ont un à disposition. On rentre les informations dans le logiciel et celui-ci sort une étude toute faite. Autant vous dire que l’étude ne prend nullement en compte vos besoins/objectifs et votre situation personnelle. Pour 2 clients avec le même patrimoine mais ayant des objectifs différents, l’ordinateur est programmé pour sortir des résultats identiques. Sans compter que le conseiller ne sera pas à même de vérifier les calculs faits. La plus-value sur ce type d’étude est nulle et la finalité est toujours la même : vendre un produit.
– Le conseiller en gestion de patrimoine n’a pas les compétences nécessaires ou fera un rendu à la va-vite sans prendre le temps de la réflexion.
C’est de toute manière très simple. Si le conseiller ne se fait pas rémunérer pour une étude patrimoniale, c’est soit qu’il y passe très peu de temps, soit qu’il trouve une rémunération ailleurs. Vous allez donc avoir soit une étude bâclée et non réfléchie, soit un conseil faussé puisque le conseiller en patrimoine a eu pour seul objectif de vendre un produit et non de vendre un conseil en premier lieu.
Le fait de payer des honoraires est de nature à vous assurer un conseil pertinent et objectif. Le fait de fuir des honoraires élevées pour moins chère si vous souhaitez une étude patrimoniale relève du non-sens. Une étude patrimoniale à bas prix ou gratuite est synonyme d’un travail non réfléchi ou d’un travail pensé pour vendre un produit. Si vous souhaitez des conseils pertinents et adaptés à votre situation, cela demande du temps et de l’expertise qui seront sans nul doute facturés.
Un conseiller en gestion de patrimoine efficace sait que l’étude patrimoniale réalisée dans le seul but de répondre aux besoins personnalisés de son client ne va pas forcément aboutir à la vente d’un produit. Il va donc faire payer son temps et son expertise à travers des honoraires fixes le rémunérant correctement.
Source : Thibault Diringer - Corrige ton impot
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